En cette semaine du jour du Souvenir, nous prenons le temps de rendre hommage à ceux qui se sont battus et continuent de se battre pour la paix. Les franciscains ont servi dans l’armée de plusieurs façons en tant qu’aumôniers et membres du personnel médical, et aussi en tant que soldats, tout comme Fr. Stephen Capustinski.
Le frère Stephen s’est enrôlé dans l’armée en 1943 et a servi au sein de la 3e unité de renfort du Corps blindé canadien et du 27e régiment armé canadien (Fusiliers de Sherbrooke, Escadron B). Pendant son service militaire, Fr. Stephen a rempli plusieurs cahiers d’un journal avec des comptes rendus réguliers de ses expériences. Le 6 juin 1944, jour J, a été un événement important.
Pour les jours qui ont précédé l’invasion, Fr. Stephen relate le travail de préparation :
Les derniers jours de mai, nous terminons l’imperméabilisation de nos réservoirs dans une zone secrète à Avely, sur la Tamise, à 20 milles à l’est de Londres. Nous devons marcher 1,5 mille de l’endroit où nous travaillons à celui où nous dormons. Nous n’avons aucun contact avec des civils. Lorsque tout est terminé, tous nos chars partent et se dirigent vers une zone de triage. C’est le long d’une autoroute. Il y a des milles et des milles de camions, de chars, de canons lourds et de toutes sortes d’équipements. Le lendemain après-midi, nous continuons de rouler et nous nous arrêtons au quai où les péniches d’invasion sont chargées. C’est l’après-midi du vendredi 2 juin 1944. Nous restons là tout l’après-midi et la nuit nous conduisons nos chars sur la péniche. Elle transporte 16 chars sur le pont inférieur et environ 5 camions. Sur le pont supérieur, elle est chargée de camions, de canons, de tracteurs, de jeeps, etc. Après avoir chargé, nous nous éloignons du quai sur la Tamise. Nous restons sur le fleuve pendant plusieurs jours avant de mettre le cap sur la France.
Le mardi, 6 juin 1944, Fr. Stephen écrit :
Nous avons navigué toute la journée. […] Au crépuscule, nous voyons une forme ronde noire flotter juste derrière notre poupe : c’est une mine. Plus tard, quelques bombardiers [allemands] arrivent. L’un d’eux laisse tomber un œuf juste derrière nous, alors qu’il descend en piqué au-dessus de notre bateau. Nos artilleries antiaériennes entrent en action pendant un certain temps et leur font tout un barrage. Nous avons navigué dans un long cortège de péniches d’invasion. Nous jetons l’ancre à 23 heures au large des côtes normandes. Nous pouvons voir des feux brûler sur la terre et les [Allemands] larguent des bombes sur notre tête de pont.
Fr. Stephen a servi dans l’armée jusqu’à la fin de la guerre en 1945. Il est revenu au Canada en 1946 et est entré au postulat en mars de la même année.