« Et voici que, sur cette étendue bleue, s’élève, comme au-dessus d’un océan, l’Arbre de vie. Il occupe l’espace central du vitrail, écrit Éloi Leclerc. C’est un immense bouquet multicolore. Son élan et son déploiement, ainsi que l’abondance de son feuillage et la diversité de ses couleurs, en font un hymne à la vie. Il symbolise la création tout entière, dans son unité dynamique et sa prodigieuse fécondité.»
L’arbre de vie dans la Bible se trouve au début du Livre de la Genèse où il est question du jardin d’Éden : « Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres séduisants à voir et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. » (Gn 2, 8-9) Cet arbre, dont l’homme a été privé en sortant du jardin d’Eden, lui sera redonné dans la Jérusalem nouvelle ainsi qu’il est mentionné dans l’Apocalypse : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises : au vainqueur, je ferai manger de l’arbre de vie placé dans le Paradis de Dieu. » (Ap 2,7) « Au milieu de la place de la cité et des deux bras du fleuve, est un arbre de vie produisant douze récoltes. Chaque mois il donne son fruit, et son feuillage sert à la guérison des nations. » (Ap 22, 2)

« Chagall a placé, au cœur de l’Arbre et porté par lui, le couple humain originel : le premier homme et la première femme. Il ne constitue pas une réalité à part, extérieure, il fait partie intégrante de ce jaillissement de vie que symbolise l’Arbre… Le couple humain et non pas l’homme solitaire : l’homme et la femme tournés l’un vers l’autre, formant ensemble l’image de Dieu, témoins et sujets de l’Amour d’où ont jailli le monde et la vie. » (Éloi Leclerc)
Cette immense verrière se présente comme un énorme bouquet multicolore, autour et à l’intérieur duquel gravitent plusieurs scènes annonciatrices de la paix dans l’Ancien et le Nouveau Testament. De gauche à droite nous y voyons l’Entrée de Jésus à Jérusalem, la Crucifixion, le Bon Samaritain et le Sermon des Béatitudes. A droite, le personnage, qui lit et médite le message biblique de la paix, est surmonté de la vision d’Isaïe, et couronné par trois éléments majeurs de la foi juive : la Torah (tables de la Loi), la Ménorah (chandelier à sept branches) et l’animal du sacrifice. L’arbre de Vie est la manifestation de cette union des deux testaments.
« Cet Arbre, écrit Éloi Leclerc, nous porte, nous aussi, dans son élan. Le souffle qui agite ses feuillages soulève et gonfle notre poitrine. C’est le sang de tout l’univers qui afflue et bat dans nos artères. Tel est l’Arbre de vie que Chagall nous donne à contempler. Il le fait en s’inspirant de la Bible. »
Bénissons le Seigneur en cette fête de saint François d’Assise, chantre de la création. En cette belle saison d’automne les arbres explosent de couleurs : Loué sois-tu, mon Seigneur, par tous les arbres de la Terre et spécialement par l’Arbre de vie !
