L’automne 2017 marque pour moi un retour aux études. En effet, ma communauté — les Franciscains du Québec — m’a demandé d’entreprendre un doctorat en Écritures Saintes, à l’Université Laval. Depuis mon temps sabbatique en Terre Sainte, de mai à septembre 2015, j’avais émis le souhait de poursuivre ma recherche et, d’une manière inattendue, on m’a demandé d’y aller dès cette année. Quelle surprise … et quelle joie !
Je l’avoue bien humblement : j’ai toujours aimé apprendre, étudier, chercher. J’aime aussi beaucoup enseigner. Est-ce que cette deuxième partie de l’équation se réalisera? Je ne le sais pas à ce moment-ci, mais je sais que je ferai quelque chose de beau et de grand, même si ce n’était qu’à ma mesure.
Pour moi, l’automne fut donc « La rentrée ». Parmi 43 000 étudiants, j’arrivais le 5 septembre dernier, avec mon petit sac-à-dos et ma bouteille d’eau. « Monte un escalier, trouve un autre local; remplis un formulaire, descend d’un autre étage. Trouve-toi un casier et rencontre tes professeurs. » Comme un « p’tit nouveau », j’étais étourdi et galvanisé en même temps. Et rapidement, les choses se sont mises en place. Je commence à faire mon nid et je suis bien.
J’ai laissé beaucoup de choses pour entreprendre cette nouvelle étape de ma vie. Et s’il m’arrive d’éprouver un brin de tristesse de ne plus voir mes chères chorales, de ne plus faire de musique, je sais qu’elles sont entre bonnes mains et que d’autres chemins s’ouvriront. En attendant, je profite de chaque instant d’un bonheur retrouvé avec les milieux académiques.
J’ai parfois l’impression de rentrer à la maison. Pas au sens littéral, bien sûr, puisque ma maison, ce sont les Franciscains, mais au niveau professionnel. J’ai l’impression d’être à ma place, plus que jamais. Est-ce que cette impression durera? Je crois que oui. En fait, si je me fie à mon passé, j’entreprends une nouvelle étape qui me rendra très heureux. Il y aura de très grands défis, oui, des obstacles et peut-être même des échecs.
Et alors ? Ma communauté, pleinement supportante de ce projet, sera compréhensive et patiente. Je ne peux souhaiter meilleur appui. J’ai beaucoup quitté pour entreprendre cette recherche, mais je n’ai pas le moindre doute que le trésor caché dans le champ m’attend toujours. Le Royaume prendra pour moi l’allure d’une quête de vérité sur les origines du christianisme. Et je suis enchanté de m’y consacrer à ce moment-ci de ma vie.
Merci Seigneur !
Guylain Prince, ofm