Il y a certaines choses qui reviennent souvent lorsque je parle de foi et de science. L’ordre rationnel de la science et de la beauté du monde perçue par les yeux humains prend tout son sens en tant que création divine. Tout comme par le passé, nous pouvons voir très clairement comment les cieux proclament la gloire de Dieu. Ce qui est si difficile à croire, c’est que nos faibles corps vivants, destinés à la mort dès la naissance, soient faits pour vivre avec Dieu afin de proclamer éternellement sa gloire.
Les parents qui tiennent leur enfant dans leurs bras pour la première fois verront en lui une proclamation de la gloire de Dieu. Mais lorsque cet enfant se regarde dans le miroir soixante ans plus tard, il lui faut un bon sens de l’humour pour s’accrocher à la foi chrétienne en l’incarnation de Dieu dans la nature humaine et en la résurrection du corps.
La biologie nous apprend comment cette nature humaine et ses faiblesses portent la marque du passé de l’évolution. Nous constatons que la brièveté de notre vie s’inscrit dans la vie beaucoup plus longue de l’espèce humaine, qui s’inscrit également dans l’histoire beaucoup plus longue de la vie sur terre. Cette histoire demeure présente dans notre ADN, et elle fait en quelque sorte partie de notre corps. Notre courte existence s’inscrit dans le déploiement de la vie dans une diversité et une richesse qui dépassent largement notre imagination. Assurément, tout cela a pour but de proclamer la gloire de Dieu. Dieu a aimé les dinosaures à leur époque autant qu’il aime aujourd’hui les oiseaux dans le ciel. Tous ont reçu le temps qui leur était imparti. Et nous aussi. Pour le biologiste, nous ne sommes qu’une petite parcelle de la richesse de la vie sur terre, passée, présente et future. Pour la personne de foi, cette richesse de la vie proclame, tout autant que le ciel, la gloire de Dieu.
La vie humaine et le corps humain proclament cette gloire d’une manière personnelle et créée. Alors que la proclamation de la gloire de Dieu par les cieux est comprise dans la cosmologie et que la proclamation de la gloire de Dieu par la terre l’est dans le cadre de l’évolution, l’incarnation du Verbe de Dieu en Jésus, né de Marie, proclame la gloire de Dieu dans la petitesse et la faiblesse d’une vie humaine particulière. Elle est aussi petite qu’elle peut l’être et aussi impuissante qu’elle peut l’être, mais elle est aussi le monde entier et toute sa puissance. La science saisit la gloire de Dieu dans sa grandeur, mais la foi confirme une intuition universelle : toute vie humaine a en elle-même une valeur fondamentale et irréductible. Toute vie humaine proclame la gloire de Dieu comme si elle était l’ensemble de la création, et l’ensemble de la création proclame la gloire de Dieu comme si elle était une seule voix.