« Paix, guérison et prière »
Il y a quelques semaines, un jeune orignal est apparu dans la cours avant et il a mangé les fruits tombés d’un des pommiers.
Les témoins de la scène étaient émerveillés, mais pas surpris. Au Mont St-Francis, on offre aux gens plus que le vaste panorama de la Big Hill Creek Valley. Ils viennent dans ce centre chrétien de retraite du sud de l’Alberta dans l’espoir d’échapper au quotidien. Ils retrouvent ici la sérénité ainsi que 500 acres de prairie et beaucoup d’espace pour la recherche intérieure. Mais ils y trouvent également un grand sentiment d’harmonie, créé par la co-existence paisible de l’homme avec la nature et les créatures de Dieu ainsi que de temps à autres, des visiteurs tels qu’orignaux, renards et cougars. On ne peut pas trouver plus Franciscain.
Depuis 70 ans, c’est un des trésors le mieux gardé de l’Alberta. « Il ne s’agit pas seulement de la vue », affirme Susan Campbell, directrice du centre de retraite depuis 2015, anciennement du centre de pastorale du Diocèse de Prince-George (Colombie-Britannique). « Les gens disent qu’il y a ici un sens de l’hospitalité et de simplicité ». Mais il y a aussi une énigme. « Notre calendrier est plein » avec des retraites pour des groupes d’hommes ou de femmes, les franciscains séculiers ou des groupes scolaires. « Nous faisons la promotion de certaines activités bien connues de la population » comme la bénédiction des animaux en octobre ou la crèche vivante en décembre. « Mais nous aimerions que les gens connaissent davantage notre ministère et participent à nos sessions ».
Le devise de Mount St. Francis est « Peace, healing and prayer » (Paix, guérison et prière). On y offre une demi douzaine de programmes pour des personnes aux prises avec une dépendance à l’alcool. Parce que contempler l’horizon invite à l’introspection. « Le grand avantage ici, c’est le silence », souligne Kevin Lynch, un des huit franciscains de la Province Saint-Esprit vivant à la fraternité. « Les gens viennent ici pour prier. »
Le temps s’arrête
Il est difficile d’imaginer que quelqu’un puisse ressentir du stress ici. Juste à côté de l’entrée du bâtiment principal se trouve un long mur de fenêtres orientées vers l’ouest et donnant sur les montagnes, avec une rangée de fauteuils alignés, comme ces chaises sur le pont d’un paquebot, avec vue sur la mer.
Des sentiers tondus à travers le gazon des prairies conduisent au delà du paysage panoramique et à travers les bois à un petit ermitage construit en bois rond. Dans le pâturage clôturé, tout près, des chevaux s’approchent des marcheurs en espérant recevoir une gâterie de leur part. Du côté sud du centre, perché sur la colline considérée sacrée, se trouve un des deux chemins de croix de la propriété.
Ça a toujours été une terre sacrée, relate Susan, depuis le temps où les membres des Premières nations, les amérindiens Stoney, y sont venus pour la chasse. Ils nommaient « Manachaban » ou Grosse colline cette élévation que l’on aperçoit du centre de retraite. Le coeur du complexe est une maison en grès construite en 1908 par le politicien canadien, Charles Wellington Fisher.
En 1949, les frères franciscains ont acheté une partie de la propriété, l’autre partie a été reçue en don et ils ont ajouté une aile pour les retraitants. Ils ont ouvert leur porte le 15 août 1949, avec une session du Diocèse de Calgary pour le clergé. Il est arrivé que, lorsqu’ils ont monté leur propre retraite pour laïcs, un des participants, alors adolescent, était Louis Geelan devenu frère franciscain; il est depuis un des membres de l’équipe du centre de retraite.
Prendre un moment
Ils ont imaginé cet endroit comme un oasis oecuménique, loin des rumeurs de la ville. Sur un écriteau le long du chemin menant au centre, il y est inscrit « Shalom ».
« Tout le monde est bienvenu au nom du Christ », déclare Kevin, le gardien de la fraternité et l’image même de l’hospitalité franciscaine pour bon nombre de visiteurs. « Des gens en marge de l’Église viennent ici », tout autant que des Bouddhistes ou des groupes de méditation. « Nous sommes l’Église du seuil. Les gens viennent ici, déposent leurs problèmes et ça reste ici. »
À certains égards, les affaires sont en plein essor. Les weekends sont remplis. La manière dont ils mettent en place les retraites pour laïcs, en utilisant le système de « Captains » pour enregistrer les hôtes, donne aux membres du personnel tel que Susan une marge de manoeuvre pour organiser et guider d’autres activités. Bien que Mount St. Francis ait déjà accueilli le Monde, comme ce fût le cas avec la rencontre des Ministres provinciaux franciscains de la Conférence anglophone (ESC) et dernièrement, les responsables de communications de l’ESC, beaucoup de gens ne savent pas qu’il existe un tel lieu.
Nous sommes à une époque pleines de défis pour les centres de retraite. Le mode de vie effréné d’aujourd’hui et les distractions qu’offre la technologie rendent les choses encore plus difficiles. De fidèles bienfaiteurs aident à maintenir l’endroit, mais la liste de souhaits s’étend bien au-delà des premières nécessités. « Nous aurions besoin d’une nouvelle bâtisse » pour remplacer le complexe construit près du bâtiment d’origine en grès, mentionne Kevin, ce qui n’est pas un souhait facile à réaliser.
Les frères et le personnel savent que cet endroit est spécial. Les participants aux retraites ont accès à quelque chose de très rare de nos jours: la chance de prendre une pause, du temps pour respirer et suffisamment d’espace tout autour pour célébrer la Gloire de Dieu. Où peut-on avoir une meilleure vue?
Et avec un peu de chance, vous pourriez apercevoir un orignal, mâchant une pomme.
Toni Cashnelli, Directrice des communications, Province St. John the Baptism, Ohio