La fraternité franciscaine de Parc-Extension est située dans le quartier le plus densément peuplé de Montréal. Au total, quelque 32000 personnes, d’une centaine d’ethnies différentes, habitent ce petit quadrilatère de moins de deux kilomètres carrés.
Depuis l’année 2007, les Franciscains y sont bien implantés, et animent la vie liturgique et paroissiale de l’unique lieu de culte catholique du quartier. Les paroisses Saint Francis of Assisi et Saint Roch – qui partagent le même lieu de culte adjacent à la maison des frères – desservent les communautés catholiques francophone, anglophone, hispanophone, vietnamienne et pakistanaise de ce secteur de Montréal.
Dès le départ, la fraternité a voulu vivre en lien de solidarité avec la réalité du quartier où en général règne un climat de respect des différences, d’entraide et de solidarité, que la fraternité tente d’aider à consolider.
Un pasteur passionné
Le frère Regi Mathew, OFM, est le gardien de cette fraternité et le curé de la paroisse Saint Francis of Assisi. Origine du Kerala en Inde, il est arrivé dans la province franciscaine canadienne en 2015 pour participer à la mission des frères d’ici. Pour le frère Regi, la diversité remarquable du quartier de Parc Extension est loin d’être rebutante: « Quand je préside l’eucharistie, je suis émerveillé de voir des gens d’autant de nationalités dans l’église. Récemment, j’ai fait le compte, et il y avait 27 pays distincts représentés parmi les fidèles. C’est extraordinaire! »
Lorsqu’il est arrivé à Montréal en 2019 – après avoir passé quatre ans dans l’ouest canadien – le frère Regi s’est mis à l’apprentissage du français. Il s’est ensuite joint aux frères de la fraternité de Parc-Extension et on lui a confié la responsabilité de la paroisse. Dans ce nouveau milieu de vie, il a vite compris que la grande diversité du quartier présentait un stimulant défi d’harmonie et de collaboration. Pour lui, il y a là une invitation à se faire proche des gens et à multiplier les occasions de rassemblement, de fête et d’ouverture à l’autre. « Parfois, c’est vrai, l’anglais, le français et les langues indo-asiatiques ne suffisent pas pour bien communiquer! Dans ces cas-là, je m’en remets à la force du sourire et de l’accueil non-verbal. Un bon contact et une attitude d’ouverture peuvent faire des merveilles! »
L’intergénération
Alors que beaucoup de lieux de culte constatent une diminution progressive de leurs fidèles, la paroisse Saint Francis of Assisi est en croissance. « Les gens se sentent comme chez eux ici. Dans le contexte actuel d’insécurité sociale et économique, les personnes immigrantes et réfugiées trouvent ici un socle d’appartenance et de la nourriture pour leur foi. En plus, nous sommes ravis de constater que plusieurs des paroissiens d’origine – de descendance irlandaise, italienne ou polonaise, par exemple – continuent de fréquenter la paroisse. »
Pour répondre aux besoins de ses fidèles, la paroisse cible des activités pour les différentes générations qui se présentent à ses portes. « Nous offrons des sorties, des pèlerinages, des partages bibliques, des rencontres de prière etc. Surtout, nous essayons d’être attentifs aux plus jeunes, pour qu’ils s’y trouvent bien! » Le modèle qui inspire le frère Regi, dans son travail pastoral, est celui d’une famille. « Je perçois la communauté paroissiale comme étant une famille bien soudée, où le membres se sentent appréciés, aimés et accueillis. Le sentiment d’appartenance est primordial! »