
Datant de 1914, le couvent franciscain La Résurrection de Montréal possède un charme ancien indéniable. À sa beauté simple et naturelle s’ajoutent, au gré des saisons et des fêtes, de jolies décorations dans les lieux communs de ce monastère à l’architecture plutôt austère. Ces jolis ornements décoratifs sont l’œuvre de la créativité du frère Roger Bruneau, ofm.
Âgé de 87 ans, le frère Roger est natif de Montréal. Celui qui a dû attendre désespérément la majorité avant de se joindre aux Franciscains a pratiqué plusieurs métiers au service de ses confrères franciscains. En effet, il a été lithographe, cordonnier, cuisinier, sacristain, barbier, couturier, portier, buandier et sûrement bien d’autres.

Actuellement, il a la charge de la procure du couvent. Il veille donc à fournir aux frères tout ce dont ils ont besoin pour leurs soins personnels. Il s’assure de s’approvisionner suffisamment en produits d’hygiène en faisant les courses plusieurs fois par mois afin de faire le plein d’items essentiels tels que dentifrice et mousse à raser. Grâce à lui, les frères n’ont pas à se soucier de ce genre de détails du quotidien.
De plus, c’est à lui que revient actuellement la responsabilité de décorer les lieux de vie communs tel que le réfectoire.

Quand la fin novembre arrive, il commence à rapatrier l’inventaire des décorations du couvent tout au même endroit afin de recenser crèche, sapin, ornements, etc. Lorsque tout est fin prêt, il peut commencer. D’innombrables boîtes de boules de toutes les couleurs et de guirlandes de toutes les longueurs sont à sa disposition afin de créer des petits univers féériques ici et là.
Seul avec son escabeau, il préfère ne pas recevoir d’aide. Il se concentre sur sa tâche avec dextérité et précision. Parfois, il arrive que des boules tombent et se fracassent sur le sol. « Ça arrive au moins une fois par année », dit-il résigné.
Le frère Roger a un talent certain pour les travaux manuels. Il y a quelques années, il a confectionné lui-même des petits sapins dans des retailles de bois. Ses créations ornent le bord des fenêtres du réfectoire du couvent, l’hiver venu. « Avant j’en faisais bien plus que ça, je décorais même le plafond du réfectoire, mais maintenant, je n’ai plus la santé pour en faire autant, avoue-t-il simplement. »
Le souci du détail et du travail bien fait sont des caractéristiques bien présentes chez lui. Humble lorsqu’on lui fait remarquer la beauté de la crèche dont il vient de terminer l’installation, il répond modestement: « C’est pas si pire, mais ce n’est pas parfait. Je fais mon possible ».

À le voir placer chaque boule et chaque guirlande avec soin, on ne peut que constater son dévouement et son amour pour le travail bien fait.