À travers le Canada, il existe de nombreux types d’écoles : privées, publiques, à vocation particulière, confessionnelles, etc. Tous ces types d’enseignement répondent à un besoin, selon le milieu desservi. Parmi les écoles confessionnelles, il y a les écoles qui sont dites catholiques (dû à leur héritage ou à leur nom). Et il y a les écoles catholiques. Cette nuance, subtile pour certains, est très claire dans le cœur de Paul Fraser, directeur de l’école primaire St. Joseph the Worker à Richmond (BC).
Dans son école, les valeurs catholiques sont omniprésentes. « Notre foi est imprégnée dans le cursus scolaire des enfants. »
Peu importe la matière enseignée, la perspective catholique est partout. La religion n’est pas une matière comme le sont les mathématiques ou la géographie.
Ici elle est vécue au quotidien.
Une présence appréciée
Depuis juillet 2018, la vie spirituelle de la paroisse St. Joseph the Worker est assurée par les frères franciscains. Voisins de l’établissement scolaire, ils soutiennent étroitement l’équipe-école dans sa mission d’éducation. « Les frères nous soutiennent par leur implication et leur présence régulière dans notre milieu scolaire. »
De façon quotidienne pour certains, hebdomadaire pour d’autres, les franciscains font littéralement partie du paysage de cette école de 224 élèves. Parfois accompagné de sa guitare, le père Joe fait chaque semaine la tournée des 8 classes de la maternelle à la 7e année. Les pères Manoj et Joachim, pour leur part, rendent visite régulièrement aux enfants dans la cour pour échanger et jouer avec eux.
Pierre Ducharme est Franciscain et curé de la paroisse où se situe l’école. Il connaît bien les élèves et leur famille. En plus d’être impliqué dans l’administration de l’école, il soutient les enseignants dans leurs tâches éducatives.
Le père Pierre reconnaît aux enfants une grande intelligence. « Par notre rôle d’éducateurs, nous nous devons d’être de bonne écoute. Je suis toujours surpris, déjà à la maternelle, à quel point leurs bases théologiques sont solides. »
Il avoue apprendre beaucoup aux contacts des enfants de la paroisse. « Les enfants ont beaucoup à apprendre aux adultes. Je suis toujours étonné par leur niveau de maturité. Il est dit que dès l’âge de 13 ans, ils ont déjà la capacité d’envisager certains aspects de leur vie et savoir s’ils poursuivront dans la pratique de la foi. C’est pour cette raison que notre témoignage est important. »
Valeur ajoutée
Heureux de ce partenariat, Monsieur Fraser apprécie l’étroite collaboration que l’école entretient avec les frères. « C’est toujours une grande joie de voir les Franciscains prendre part à la vie de notre école ! »
Ce qui fait le succès de cette école, selon le directeur Fraser, c’est l’accent mis sur les besoins individuels de l’élève, offrant du support à chacun d’entre eux, quelle que soit leur spécificité. « Nous avons des élèves avec des besoins particuliers tout autant que des élèves avec des talents particuliers. » En accord avec les valeurs d’inclusion que prône le catholicisme, le personnel fait un travail formidable auprès des enfants, quel que soit leur potentiel ou leur difficulté.
C’est ainsi qu’à St. Joe’s, comme M. Fraser surnomme affectueusement son école, tous les élèves doivent se sentir inclus et bienvenus. « Nous travaillons fort pour aider nos élèves à développer à travers leur apprentissage, une vision du monde qui intègre leur foi et l’amour du Christ. »
Empruntant une image biblique, il reprend : « Il y a de la place à table pour chacun d’eux. Et les frères franciscains, par leur présence, viennent supporter et renforcer cette attitude d’inclusion et d’acceptation. »
Fibre catholique
De nos jours, en plus des matières académiques de base, plusieurs écoles misent sur des programmes enrichis en sciences ou en musique, par exemple, pour attirer et motiver les élèves. Malgré la compétition qui règne dans le milieu scolaire, l’école catholique tire son épingle jeu.
Les jeunes de cette école vancouveroise proviennent de familles catholiques pratiquantes. Leur foi est déjà bien développée. Partant avec ce bagage identitaire, ils sont amenés, par l’enseignement qui leur est prodigué, à découvrir le monde.
« Les bénéfices qu’offrent notre excellente éducation ne viennent pas seulement du fait que les enfants reçoivent une bonne formation académique ; leur cœur et leur esprit sont tournés vers le monde. Ils comprennent que la vie est faite de bien plus que de leurs propres besoins et désirs immédiats. »
Profondément enracinée
Bien ancré dans sa communauté, conscient de la laïcité ambiante, mais parce que l’école est bien ancrée dans sa communauté, Monsieur Fraser ne s’en inquiète pas outre mesure. « Nous ne nous sentons pas isolés. »
L’étroite proximité qui unit son école à l’église d’à côté fait la fierté de celui qui la dirige depuis plus de 10 ans. Il y va d’ailleurs d’une analogie éloquente pour exprimer son propos. « Pendant que d’autres écoles s’efforcent d’établir des ponts avec leur communauté, il me plaît à dire que nous, nous avons déjà une autoroute à six voies entre l’église et l’école. » C’est un bel exemple que l’école et l’église ne sont pas des entités séparées. « Notre école est un ministère de la paroisse St. Joseph the Worker. »
« Ça aide que nos frères franciscains soient énergiques et bien réels. Ce ne sont pas des personnages religieux hautains qui ne vivent pas dans le même monde que nous. Ce sont de véritables adultes ayant reçu un appel pour servir Dieu et les autres. Ils ne se contentent pas de parler de l’évangile. On voit par leurs actions qu’ils vivent l’Évangile pleinement. Cette réelle connexion avec les franciscains fait une grande différence aux yeux de nos élèves. Nous, les adultes, nous voyons que la connexion, elle est bien là. »
Julie-Isabelle Baribeau
Pour visionner un charmant vidéo provenant de la paroisse St. Joseph the Worker, cliquez ici.