Le frère Michael Perras est ce qu’on appelle, un bon gars. Accueillant, ouvert, aimable, simple. On le voudrait comme ami. Et pour cause, il apprécie les gens et aime rendre service. Il est à l’écoute des autres. Les bras grands ouverts.
Ses parents, jusqu’à tout récemment épiciers dans une petite ville de Saskatchewan, lui ont rapidement transmis le sens de la communauté. Né dans une famille catholique pratiquante, l’aîné de quatre enfants a très tôt appris le sens de l’hospitalité et de l’accueil. Prioriser l’autre.
Sa communauté, c’est aussi la paroisse avec laquelle il s’est beaucoup impliqué durant sa jeunesse. Son sens de la justice et de l’engagement sont probablement les raisons pour lesquelles, enfant, il a voulu devenir policier. Il aurait aussi voulu devenir enseignant.
Un franciscain à part entière
En 2012, des franciscains sont en visite à la paroisse pour laquelle Michael travaille comme assistant de pastorale, à Regina (Saskatchewan). Un postulant lui pose une question. La question qui a changé sa vie.
Pourquoi n’es-tu pas franciscain ?
« Pour une des rares fois de ma vie, je n’ai pas su quoi répondre. »
À partir de ce moment, une graine a germé dans l’esprit de Michael. Porté par les prières de sa famille, de ses collègues et des paroissiens, il a fait son choix.
De novice à profès temporaire, il a cheminé intérieurement jusqu’à être prêt à prononcer ses vœux solennels, le 23 août 2019. Devant famille et amis, et bien sûr devant les frères de la Province Saint-Esprit du Canada, il s’est engagé à suivre les pas de saint François d’Assise. Comme tout franciscain, il a prononcé les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.
La routine ne fait pas partie de son quotidien. « Excepté pour ce qui est de la prière et des repas. » « L’hospitalité, c’est ma base. C’est qui je suis. Je suis un contemplatif qui vit dans l’action. Mon ministère est enraciné dans une vie de prière. »
À un certain moment, sa voix change. Avec émotion, le frère Michael poursuit.
« Je suis reconnaissant du cadeau que Dieu nous a offert, son fils né pour nous. Il nous a promis de toujours être présent pour nous jusqu’à la fin des temps. Il nous a offert le cadeau de la Croix et de la Résurrection. Nous vivons toujours dans l’espérance et nous savons à quel point Dieu nous aime. »
Présence et accompagnement
Depuis l’été 2019, le frère Michael est membre de l’équipe du Centre de retraite Mount St. Francis, à Cochrane, à quelques kilomètres de Calgary (Alberta).
« Les retraites ont toujours pris une grande place dans ma vie, depuis l’école secondaire en fait. Je veux être présent pour les gens qui cheminent, en quête de spiritualité dans le monde d’aujourd’hui. »
Tout au long de l’année, des groupes viennent au centre de retraite pour cheminer et avoir accès à un accompagnement spirituel de qualité. Différents types de retraite sont offerts au Mount St. Francis, allant d’une retraite d’une journée à une retraite s’étalant sur une semaine. « Je m’occupe aussi de préparer des retraites pour les paroisses qui en font la demande. » Être membre de l’équipe des retraites, ça veut aussi dire accomplir diverses tâches telles que préparer la chapelle, faire le montage de la salle à dîner et accueillir les invités, afin de créer un environnement propice à l’intériorité et au recueillement.
Un frère aux fourneaux
Pour quelqu’un de créatif comme lui, c’est en cuisine que la magie opère. La pâtisserie est probablement ce qui l’intéresse le plus, mais, peu importe ce dont il dispose comme ingrédient, il aime créer. « J’aime particulièrement faire des biscuits ou des desserts, mais quand je ne fais pas de pâtisserie, j’aime aussi cuisiner à peu près n’importe quel plat avec ce qui me tombe sous la main. » Dans une cuisine, il trouve vite ses repères !
« Pour moi, cuisiner est un loisir bénéfique, c’est presque thérapeutique. Quand mon emploi du temps ne me permet pas de cuisiner, ça me manque beaucoup. »
Et bien sûr, réunir les gens qu’il aime, membres de la famille et amis autour d’une même grande table, demeure un incontournable de sa vision de l’hospitalité. Et du bonheur.
Nouvelle réalité, la distanciation sociale
À l’heure où la Covid-19 paralyse la planète, toutes les retraites prévues à Mount St. Francis dans les semaines à venir ont été annulées jusqu’à l’été. Ses activités quotidiennes ainsi suspendues, cette pause lui laisse simplement plus de temps à consacrer à la prière. Il occupe ses journées à prier donc, lire les saintes écritures, ainsi qu’à participer à un groupe de prière en ligne, et à « méditer sur ce beau cadeau qu’est la vie ». L’écriture de son blogue hebdomadaire, en cette époque sans précédent, est quant à lui toujours à son agenda.
Attaché aux valeurs familiales et à l’amitié, le frère Michael ne manque pas une occasion de le démontrer. Proche de ses nombreux neveux et nièces, il a aussi la joie d’être quatre fois parrain. « Je demeure en contact avec des amis, la famille et des frères à travers le monde pour offrir un mot d’encouragement, communiquer une ressource utile ou encore, partager une bonne recette, ou deux. »
« Et parce que j’ai un peu plus de temps, je m’active en cuisine un peu plus que d’habitude. »
Cette nouvelle réalité qu’est la pandémie fait en sorte que de nouveaux besoins se font sentir dans la population. « Je veux continuer d’être à l’écoute des gens et faire de mon mieux pour être utile. »
Toujours là. Toujours prêt à aider. Tel un ami.
Julie-Isabelle Baribeau