On décrit l’émerveillement comme un sentiment d’admiration et de respect, accompagné d’étonnement. Cela ne décrit-il pas la résurrection, avec la découverte du tombeau vide, la rencontre avec le Seigneur ressuscité et l’envoi en mission pour l’annonce de la Bonne Nouvelle ? L’émerveillement nous envahit à de nombreux moments de notre vie. S’il est parfois fugace, il peut être également un don permanent qui nous rappelle, jour après jour, notre appartenance au peuple de la Résurrection.
Les levers de soleil printaniers me remplissent souvent d’émerveillement. C’est aussi le cas lorsque je vois un crocus apparaître après l’hiver. Ou quand j’entends mon nom prononcé d’une manière particulière. La création et les relations interpersonnelles nous invitent doucement à nous laisser envahir par l’émerveillement. Nous laissons-nous toucher par l’émerveillement ? Sommes-nous passés en « mode survie » ou entraînés dans une routine ennuyeuse, où la célébration de Pâques n’est plus qu’un dimanche comme les autres ? Cette fête de Pâques marque le début des 50 jours du temps pascal, une invitation à accueillir le don de l’émerveillement et à sortir du mode survie et de la routine. Cela peut commencer par quelque chose d’aussi simple que l’appel de notre nom ou la façon dont nous prononçons le nom d’une autre personne.
On nous appelle par notre nom des milliers de fois au cours de notre vie, mais lorsque nous l’entendons prononcer de façon nouvelle pour la première fois, nous sommes remplis d’émerveillement. La première fois que j’ai entendu mon nom précédé de « Oncle » ou de « Frère », cela a éveillé mon attention et m’a interpellé. J’étais rempli d’émerveillement. Au matin de Pâques, lorsque Jésus a appelé Marie-Madeleine, celle-ci a entendu son nom d’une manière nouvelle. Elle a été remplie d’émerveillement, mais elle s’est aussi sentie appelée et envoyée. Elle a été appelée par son nom, Apôtre envoyée auprès des apôtres pour leur annoncer : « Le Christ est ressuscité… Je l’ai vu ! » Nous aussi, nous sommes appelés et envoyés, non seulement en ce temps pascal, mais chaque jour de notre vie. Comment notre vie quotidienne témoigne-t-elle de l’appel de la résurrection ? Comment appelons-nous les autres par leur nom ? Est-ce que nous suscitons chez eux un sentiment de regret ou d’émerveillement ?
Évoquant la vie de saint François d’Assise, le journaliste catholique Philip Kosloski a déclaré : « Une vie authentiquement enracinée dans l’Évangile a plus de pouvoir que n’importe quel roi ou dirigeant terrestre, et durera pour l’éternité. » Cette affirmation est au cœur de notre émerveillement pascal et de notre vie. Elle est au cœur de l’appel de notre nom par le Christ ressuscité. Cela ne vaut pas seulement pour saint François et pour les saints innombrables que nous honorons, cela vaut pour nous, aujourd’hui, ici et maintenant en 2024. Nous, les saints d’aujourd’hui, le peuple de la résurrection pour notre temps et notre lieu, nous sommes appelés et envoyés. Puisse notre vie être un témoignage de l’Évangile et permettre aux autres de découvrir l’émerveillement comme un don qui nous est offert encore aujourd’hui. Nous pouvons y parvenir lorsque nous comprenons que l’admiration, le respect et l’émerveillement ne sont pas de vagues cadeaux, mais plutôt des dons qui nous sont offerts chaque jour par la Résurrection de Jésus. Dans le baptême, nous sommes appelés à vivre l’Évangile de manière authentique (ce qui signifie apprendre et grandir sans cesse) et nous sommes témoins de la Résurrection. Acceptons d’être émerveillés et de remplir d’émerveillement notre coin du monde. Cela contribue à changer les choses, tout comme la résurrection le fait jour après jour.
Alléluia ! Le Christ est ressuscité ! Bénédictions pascales !
Photos : Dominik Scythe et Ashlee Marie