Alessio Avancini
Je m’appelle Alessio Avancini. Je suis né et j’ai grandi à Venise, en Italie, et je suis maintenant postulant au couvent franciscain de Trois-Rivières. J’ai été élevé dans une famille catholique de classe moyenne, et j’ai eu la chance d’avoir une foi forte et une grande dévotion mariale. J’ai étudié l’anthropologie à Sydney, en Australie, où j’ai eu l’occasion d’étudier la culture et la vie des populations aborigènes australiennes, tant en milieu urbain que rural. Cette expérience m’a appris l’importance de comprendre et de respecter les différentes cultures, sans quoi il ne peut y avoir de dialogue.
J’ai poursuivi des études supérieures, où je me suis spécialisé dans la culture, la langue et la politique chinoises. Après une thèse sur l’évolution des symboles et des insignes traditionnels dans le marketing et l’image de marques modernes, j’ai obtenu une maîtrise et j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage au siège asiatique d’une marque de mode italienne à Shanghai, en Chine. À l’époque, l’économie chinoise était en plein essor et la demande de produits de luxe était énorme.
Même si ma carrière était enrichissante et me donnait la chance de rencontrer des personnes merveilleuses et de vivre de belles expériences, j’avais l’impression de ne pas faire bon usage des dons que Dieu m’avait accordés. J’ai donc commencé à faire du bénévolat pour des organisations caritatives, travaillant sur des campagnes et des collectes de fonds pour aider les nombreuses personnes laissées pour compte lors de la transformation sociale et économique rapide de la Chine.
Pendant cette période, j’ai également enseigné à des étudiants en maîtrise dans une prestigieuse université de Shanghai et je suis apparu à la télévision en tant que commentateur, contributeur et animateur d’actualités. J’ai eu la chance d’avoir une carrière merveilleuse, même si je ne me suis jamais senti appelé à me marier et à fonder une famille. J’ai donc commencé à explorer une vocation religieuse avec les Dominicains de Hong Kong, qui m’ont accueilli à bras ouverts et ont été ma première introduction à la vie monastique. Cette expérience m’a appris l’importance de la vie communautaire, et même si je ne me sentais pas le mieux adapté aux Dominicains, j’ai chéri le temps que j’ai passé avec eux et les amitiés que j’ai nouées.
Après des années de travail acharné à Shanghai, j’ai eu l’opportunité d’immigrer à Vancouver, au Canada, et de commencer une nouvelle vie. Ce n’était pas facile de tout recommencer sans amis. Néanmoins, j’ai été chaleureusement accueilli par le curé de ma paroisse, notre frère franciscain Paul Smith, et ses merveilleux paroissiens, qui sont rapidement devenus comme une famille pour moi. Pendant cinq merveilleuses années à Vancouver, j’ai également fait du bénévolat dans une soupe populaire et un refuge pour les sans-abri dans le tristement célèbre East Side du centre-ville. Il n’y a pas de mots pour décrire la tragédie humaine et la tristesse que j’ai vécues là-bas, comme lorsque des parents sont venus avec des photos de leurs enfants disparus. Bien que ce fût un environnement difficile et exigeant, il m’a appris l’importance de faire en sorte que les gens se sentent accueillis et aimés, même si ce n’est que pour un instant.
Il y a cinq ans, le travail m’a amené à Toronto, et je me suis concentré sur ma carrière et mes activités de bénévolat, et mon discernement quant à la vie religieuse a pris une pause. Encore une fois, j’y ai rencontré beaucoup de gens merveilleux, y compris de nombreux adeptes du mouvement « Communion et Libération ». Tout s’est bien passé jusqu’à ce que la pandémie frappe. J’ai pris un peu de temps pour être avec mes parents, et ce fut une expérience unique. J’avais l’impression d’avoir remonté dans le temps jusqu’à mon enfance. Passer du temps avec ma famille m’a donné la force, l’amour et la confiance nécessaires pour relancer ma recherche d’une vocation religieuse. À mon retour au Canada, j’ai repris contact avec les franciscains et Paul Smith, qui m’ont encouragé à poursuivre mon discernement avec le soutien de l’équipe de discernement.
J’ai décidé de demander de rejoindre les Franciscains de Cochrane en août 2023 et, au cours de l’année qui a suivi, je me suis efforcé d’approfondir ma vie spirituelle et de me préparer au postulat. J’ai eu la chance d’avoir le recteur de la basilique St. Michael de Toronto comme guide spirituel, et j’ai participé à de nombreuses retraites spirituelles pour renforcer ma foi et ma relation avec Dieu.
Alessio avec les frères Aimé, Dan et Pierre à Vancouver.
Le postulat a commencé en septembre 2024, et une fois de plus, j’ai rencontré des gens formidables, cette fois-ci à Trois-Rivières. Je fais du bénévolat dans une soupe populaire pour les pauvres et je travaille avec des adultes handicapés physiques et mentaux à L’Arche. Ils créent des œuvres d’art pour vendre et soutenir l’organisation. C’était très gratifiant d’être avec des gens merveilleux et inspirants.
Le pire moment de mon postulat a été lorsque l’église adjacente au couvent a brûlé et que nous avons regardé, impuissants, les flammes engloutir la belle structure historique. Même pendant cette triste période, les appels, les textos et les e-mails n’ont cessé d’affluer, me demandant si j’allais bien et si les gens pouvaient faire quelque chose pour nous aider.
La meilleure expérience de mon postulat a été de visiter les frères à l’infirmerie de Montréal. Je ne connaissais pas la plupart d’entre eux, mais ils m’ont accueilli avec joie et amour, comme si j’étais leur fils, et ils m’ont partagé des paroles inoubliables de soutien et d’inspiration pour mon parcours en vue de devenir franciscain. Leurs sourires, leurs prières et leurs mots gentils resteront toujours gravés dans ma mémoire, et je me souviendrai d’eux chaque fois que je me sentirai déprimé.
Permettez-moi également de profiter de cette occasion pour vous souhaiter à tous un joyeux Noël et une bonne année ! Que Dieu bénisse chacun d’entre vous.