Dans la dernière année, la paroisse St. Joseph the Worker de Richmond (BC) a su s’adapter au contexte de pandémie. L’équipe pastorale et son pasteur Pierre Ducharme, ofm, ont rivalisé d’originalité pour rayonner dans la population et répandre la bonne nouvelle.
L’objectif du frère Ducharme est d’évangéliser par tous les moyens le plus grand nombre de personnes possible en tendant la main.
Depuis le début de la pandémie, la messe est offerte en ligne uniquement. Ce qui a vite fait d’amener un questionnement au sujet de l’Eucharistie. À ce moment, des paroisses aux alentours avaient commencé à offrir la communion à leurs membres à l’extérieur. Quant au frère Ducharme, il était à ce moment-là réticent à emboîter le pas. « Le fait que l’Eucharistie puisse être traitée de la sorte me rendait inconfortable. »
Toutefois, la communion est devenue un besoin chez les fidèles. Dans le but de combler ce manque, la paroisse St. Joseph a donc instauré la communion à l’extérieur, dans le stationnement de l’église. Ils ont nommé cette façon de faire « le pèlerinage de la communion » parce qu’il était convenu que c’était une suite à la messe virtuelle. Ensuite, lorsque les autorités de la Colombie-Britannique ont resserré les mesures sanitaires, la communion « à l’auto » est apparue comme une option envisageable puisqu’elle assure davantage de distanciation sociale. Malgré l’intérêt de nombreux fidèles à assister à la messe en ligne et à recevoir la communion, le frère Ducharme a commencé à sentir un certain éloignement chez une partie de la communauté. « Plusieurs paroissiens préférent demeurer à la maison après la messe virtuelle. Certains autres s’en sont désintéressés, malheureusement. »
Du désir de faire les choses autrement et d’impliquer le plus grand nombre possible est née l’initiative Light Up Richmond. « Ces initiatives n’ont pas été créées pour supporter notre foi traditionnelle mais bien pour rejoindre de nouveaux visages. »
La paroisse s’est alors dotée d’un site Internet dédié spécialement à l’événement. Pour l’occasion, les résidents étaient invités à décorer leur maison de lumières de Noël, pour ensuite la prendre en photo et l’inscrire sur le circuit des maisons illuminées de Richmond (avec carte interactive précisant, drapeaux à l’appui, l’emplacement des maisons participantes). La population était invitée à publier les photos sur les réseaux sociaux à l’aide du mot-clic #LightUpRichmond. La paroisse avait filmé et mis sur les réseaux sociaux l’illumination de son église, une manière originale de lancer les festivités de Noël. La musique et les chansons de cette vidéo festive et inclusive sont interprétées par des paroissiens que l’on voit performer sous nos yeux.
D’autres vidéos de qualité comme celle-ci ont été produites bénévolement par une maison de productions et sont hébergées sur la chaîne Youtube de la paroisse. C’est ainsi que les intéressés ont pu regarder Wellness Wednesday et suivre une séance d’aérobie hebdomadaire avec un entraîneur professionnel, histoire de faire de l’exercice pendant le confinement. L’infatigable frère Ducharme y fait d’ailleurs une apparition, vêtu de vêtements de sports pour l’occasion. Même les amateurs d’émissions de cuisine sont servis! What’s for Dinner in Heaven? connaît un certain succès sur la chaîne. En apparence classique, il s’agit d’une émission de cuisine à la sauce humoristique avec un zeste d’exotisme, animée par le pasteur lui-même et co-animée par un invité différent chaque semaine. Autre perle, cette chaîne présente une charmante vidéo produite dans le cadre du Nouvel An chinois mettant en vedette un lion dansant et 3 enfants chantant en mandarin, entourés par deux franciscains, les frères Pierre Ducharme et Joachim Yoon qui se sont prêtés au jeu.
Ce que fait en ce moment la paroisse St. Joseph the Worker s’inscrit dans le cadre de l’évangélisation créative envisagée par le pape François dans La Joie de l’Évangile. « Nous avons un projet pastoral paroissial, écrit en cette période de pandémie, qui donne la priorité à l’action sociale. »
Signe des temps, la paroisse St. Joseph the Worker a engagé une personne spécifiquement pour gérer et animer ses médias sociaux. Dans le but, encore une fois, de faire les choses autrement et d’atteindre le plus de gens possible. « Ce que nous voulons, c’est évangéliser! C’est la raison pour laquelle nous faisons ce que nous faisons. »
Julie-Isabelle Baribeau