Francis Oppong Acheampong, OFM
Le célèbre Cantique des créatures, également connu sous le nom de Cantique du frère Soleil, écrit par saint François d’Assise au début du XIIIe siècle, est l’une des premières œuvres connues de la littérature italienne. Ce qui me frappe le plus, ce n’est pas seulement son importance historique, mais l’esprit qui le sous-tend. Saint François, dans sa simplicité, nous enseigne à considérer la création non pas comme un objet à exploiter, mais comme une famille : un frère, une sœur et une mère.
Dans le Cantique, François loue Dieu à travers le soleil, la lune, les étoiles, le vent, l’eau et le feu. Chaque élément est considéré comme un don qui reflète la gloire de Dieu. Je trouve très puissant qu’il loue même Dieu « à travers sœur Mort ». Pour beaucoup d’entre nous, la mort est effrayante, mais François la désigne comme faisant partie du cheminement vers Dieu. Cela m’incite à reconsidérer la façon dont j’affronte les difficultés, qu’il s’agisse d’une perte, d’une incertitude ou de la fin de certains chapitres de ma vie, non pas comme des malédictions, mais comme des compagnons qui me guident vers Dieu.
J’ai vécu quelque chose dans cet esprit un samedi, alors que je me promenais le long de la rivière à Edmonton. En marchant, j’ai entendu les oiseaux chanter, j’ai vu le calme de l’eau qui coulait et j’ai regardé un magnifique coucher de soleil répandre ses couleurs dans le ciel. Puis j’ai remarqué dans le jardin d’un voisin des fleurs de toutes les couleurs et une femme qui les entretenait avec soin. Cette vue m’a rappelé que chacun d’entre nous est appelé à participer à la protection de la vie et de la Terre Mère. Au même moment, le vent soufflait doucement, ajoutant à la beauté de l’instant. Dans tout cela, j’ai ressenti le même émerveillement que François a dû ressentir : le désir de louer Dieu à travers la création elle-même.
Dans notre monde actuel, marqué par la destruction et la négligence de l’environnement, il semble urgent de réécouter la vision de François. Appeler la terre notre « sœur », c’est l’honorer, en prendre soin et la traiter avec respect. Le Cantique nous met au défi de vivre avec joie, humilité et révérence pour tout ce qui nous entoure.
Au fond, cet hymne est une invitation : trouver Dieu non seulement dans la prière ou à l’église, mais aussi dans le soleil levant, dans le ciel nocturne clair, dans le souffle du vent et dans les personnes que nous rencontrons. Il me rappelle que la vie spirituelle n’est pas une fuite du monde, mais une présence plus profonde en son sein.
Frère Francis Oppong Acheampong, OFM, vit à Edmonton. Il puise son inspiration dans la nature, ses expériences quotidiennes et sa foi pour relier les leçons spirituelles à la vie ordinaire.