En la première nuit de Noël, Dieu est apparu là où ne l’attendait pas! La grandeur de Dieu a été de se faire petit et discret, même dans sa naissance. N’hésitons pas à nous approcher de la crèche en nous interrogeant sur qui est Dieu… Notre monde ne vit-il pas trop souvent comme si Dieu n’existait pas? Nous courons le risque de nous affairer, de nous occuper de beaucoup de choses, et d’oublier Dieu. Dans la crèche comme sur la croix, Dieu nous révèle qui il est et comment il aime. À Noël, il nous enseigne que l’amour n’est pas tapageur: il est discret, accessible et simple.
N’est-il pas vrai que certains des plus beaux aspects de la vie sont extrêmement simples? L’amitié, par exemple, ou la grâce d’être un époux, une épouse, un parent, un enfant, une personne consacrée. Dieu nous parle simplement: ici, il le fait par la naissance d’un petit bébé, dans une crèche, par une nuit froide et claire dans une pauvre petite ville de bergers, à la périphérie de Jérusalem. Malgré tout ce qui fait mal dans nos vies – malgré la pandémie qui perdure – je nous souhaite qu’il y ait dans le creux de nos cœurs cette mangeoire où naît l’amour. L’amour de Dieu ne se manifeste pas sous le feu des projecteurs, ni dans les palais des rois, mais plutôt dans une crèche, sur la paille, entre un bœuf et un âne. Comme François d’Assise à Greccio, sachons rendre concrète et palpable la nativité de Jésus!
Au cours de l’année qui vient de s’écouler, la pandémie a encore une fois marqué nos vies et entravé nos possibilités de nous rencontrer et de nous rassembler. Dans ce contexte, il me semble important de rappeler que Noël est une invitation à porter une attention particulière aux richesses enfouies dans le cœur humain! N’est-il pas urgent, malgré tout, de trouver des moyens d’échange et de partage, et de multiplier nos efforts de réconciliation et d’attention aux autres? Nos proches sont peut-être touchés par l’angoisse, la douleur de la séparation ou la solitude. Comment pouvons-nous alléger leur fardeau? Noël nous invite à revoir nos attitudes, nos façons d’être et de vivre: pour ranimer l’amitié, et pour faire renaître la vie là où elle est en souffrance.
En cette fête, ma pensée va particulièrement à ceux et celles qui luttent contre la pandémie, aux enfants oubliés ou abusés, à ceux et celles qui se sentent délaissés, aux migrants qui ont dû quitter leur pays… La naissance de Jésus dans la pauvreté, la précarité et l’angoisse – presqu’inaperçue – nous invite à nous tourner vers les autres, et, plus que jamais, à être attentifs à nos frères et sœurs qui souffrent.
Chers amis, qu’il nous soit accordé d’entrer réellement dans la grâce de Noël!
Fr. Pierre Charland, OFM
Ministre provincial