Pierre Ducharme, OFM
Pasteur de la paroisse St. Joseph the Worker, Richmond, C.-B.
Le 2 octobre 2024, le Pape François a ouvert la deuxième session de la 16e Assemblée ordinaire du Synode des évêques. Cette session, comme celle de l’année dernière, inclut des femmes et des hommes laïcs du monde entier en tant que participants à part entière, partageant tous les aspects du processus. Le sujet, quant à lui, est le processus. Comment être une Église synodale en mission ? Une question pour toute l’Église, certes, mais particulièrement pour ceux qui facilitent son quotidien – les curés de paroisse.
Ce printemps, j’ai eu l’honneur de partager mon expérience en tant que curé de paroisse comme contribution à l’assemblée mondiale. J’étais l’un des trois Canadiens envoyés par la Conférence des évêques catholiques du Canada à une rencontre organisée par le Secrétariat général du Synode et le Dicastère pour le Clergé. Par la suite, notre contingent canadien a organisé et facilité une rencontre, via Zoom, pour des curés de tout le Canada. Tout cela a eu lieu parce que je suis moi-même un curé particulièrement zélé pour une communauté chrétienne coresponsable. Ce type de communauté existe lorsque les ordonnés sont synodaux – reconnaissant et célébrant les dons du peuple de Dieu.

Un curé de paroisse, ou pasteur, est essentiellement un facilitateur. Son rôle est de rassembler et de renforcer la communauté chrétienne en donnant les moyens et en mandatant les fidèles laïcs qui l’entourent, tout en ayant confiance en leurs conseils. Pour un franciscain, cela a du sens. Saint François d’Assise était bien connu pour célébrer les différentes façons dont l’Esprit s’exprimait à travers ceux qui l’entouraient. Voyez, par exemple, la décision de François de rompre un jeûne de l’Avent par solidarité avec un frère qui ne pouvait pas le suivre (3e Célano). Ou plus encore, considérez comment il, François, a respecté la décision d’un Chapitre général de 1232 de le remplacer à la tête de l’Ordre qu’il avait fondé. Des leçons de détachement, évidemment, non pas d’un curé de paroisse, mais un modèle pertinent pour nous tous.
Être pasteur, c’est servir, non posséder. En tant que curé de la paroisse St. Joseph the Worker dans le Grand Vancouver, en Colombie-Britannique, je suis bien conscient que mon service s’adresse à un peuple qui m’a précédé depuis longtemps et qui me succédera encore longtemps. Pendant mon temps à leur service, je bénéficie d’entendre leurs cris de joie ainsi que leurs peines. Je suis reconnaissant de la grâce de travailler avec des « coéquipiers », frères et sœurs, qui partagent la charge. Au sein de chacune de ces personnes, il y a des dons que je ne posséderai jamais, mais que je peux certainement utiliser et soutenir – comme tout bon pasteur le ferait. C’est ainsi que l’on renforce une Église synodale en mission.

Je rêve, et parfois je suis tenu éveillé la nuit, de croyants divers voyageant avec un seul but. En tant que curé de paroisse et en tant que frère, je me sens appelé à aider à faciliter la réalisation de ce style d’Église. J’attends avec impatience toute la sagesse qui pourra émerger des discussions, ainsi que du processus, à Rome. Car tout le monde, partout, peut contribuer à une Église synodale en mission.